Frais de port : le SLF, le SDLC et la Fnac condamnent les propos d’Amazon
Le Syndicat de la librairie française, le Syndicat des distributeurs de loisirs culturels et la Fnac condamnent les propos d’Amazon sur la loi Darcos.
Les propos de Frédéric Duval au sujet des effets négatifs de la loi Darcos et de son prétendu « coût » pour le consommateur s’appuient sur des arguments fallacieux et une méthodologie de calcul contestable, Amazon extrapolant ses propres données à l’ensemble des marchés sans aucune transparence.
Il est pour le moins paradoxal qu’un acteur qui contourne la loi depuis son entrée en vigueur - en multipliant les points de retrait automatisés en dehors des commerces de vente au détail de livres - vienne aujourd’hui en dénoncer les effets !
Faut-il lire dans cette opération de communication une réaction aux propos récents de la ministre de la Culture, qui déclarait le 2 décembre dernier qu’elle travaillait dès à présent à la mise en place de sanctions et à une adaptation de la loi pour « fermer la porte à tout contournement » ?
Rappelons que loi Darcos n’avait pas pour objectif d’augmenter le trafic en librairie, mais de garantir une saine concurrence, sans dumping, et de préserver la diversité culturelle et la richesse de l’offre de livres, en ligne et en librairie.
Contrairement aux affirmations d’Amazon, la loi Darcos a démontré son efficacité : elle a permis un rééquilibrage du marché (+2,3 points de part de marché en volume pour les magasins physiques, +3,2 points en valeur), elle a soutenu les librairies indépendantes et elle a favorisé des pratiques responsables comme le click & collect dans les points de distribution physiques de livres, sans détourner les lecteurs ni freiner les ventes (CA global en hausse de +0,7%, chiffres 2024).
L’objectif d’Amazon est la dérégulation du marché du livre par la suppression de la loi sur le prix unique du livre. Quel serait le coût économique et social de la fermeture de plus de 4 700 librairies et commerces ?